CRISTOLOGÍA     

                             
                              

 

                                 cristianos siglo veintiunoPágina Principal
Índice

 

 

 

  

EL TESORO Y LA PERLA

 

¿Para qué vivir? He aquí el gran interrogante. Tanto trabajo y tantas penas ¿para qué? Para nada más que viento, contestaría Qohélet.

Hace tres cientos mil años que el Homo sapiens se hace la misma pregunta y aún está esperando una respuesta.

El hombre llamado Jesús la buscó también. Algo fuerte le impulsaba a querer conocer qué sentido podía tener esta vida aparentemente tan desconcertante y a veces tan absurda. Juro que buscó como nadie y quizá como nadie dudó.

Nada le cayó ya hecho del cielo. Nada le fue soplado por los ángeles. Y las respuestas que le ofrecía la venerada religión de su pueblo lo dejaban con las ganas.

En su juventud, cuando cepillaba la madera y llevaba una vida como la demás gente, pensamientos extraños se atropellaban en su mente y le desgarraban el corazón. Él quería ver, quería saber, quería arrancar a la noche el sentido, la razón, el camino, la lógica de esta vida, la luz que lo aclara todo. Quería ver la verdad.

Buscó hasta lastimarse el alma. Hasta querer morir antes que creer solamente lo que sus ojos veían: una vida en la que los humanos nacen llorando, en la que durante años se arrastran como esclavos mendigando placeres que no duran, y en la que todos terminan hechos podredumbre bajo un montón de tierra. Atravesó los silencios y las batallas de interminables desiertos. Lloró quizá como nadie lloró. Pegó largos gritos que aún tal vez estremecen a las estrellas.

Durante noches sin fin, él combatió cuerpo a cuerpo con Dios, como Jacob su antepasado, para derribar el muro de lo desconocido, del destino, de la muerte, para saber y ver qué había más allá de esta vida gris y monótona, agradable para tan pocas personas y tan sufrida para las demás.

Cuántas veces, como Job, Jesús llamó a Dios a gritos sin recibir nunca la menor respuesta. Cuántas veces golpeó a la puerta del dios todopoderoso de sus antepasados, del dios de los incontables portentos, de ese dios del que se cantaba que había derribado al Faraón de su trono y precipitado en el fondo del mar a sus ejércitos, del dios fiel que exterminaba a sus enemigos y hacía trizas a cuantos se atrevían a frustrar las aspiraciones de su pueblo elegido. De este dios que pedía cuentas de todo en los más mínimos detalles. De este dios que sabía recompensar a los justos pero no dejaba ningún pecadillo impune. De este dios que prometía paraísos que nunca llegaban. De este dios que quedaba sordo a sus llamadas.

“Durante su vida mortal, presentó con un violento clamor y lágrimas, imploraciones y súplicas a Aquel que podía salvarlo” (Hebreos 5, 7).

Decepcionado y deprimido como Elías, pero misteriosamente reconfortado en su combate, encontró la fuerza para proseguir la subida de su Horeb, para ver a Dios y morir. Entonces vino la tormenta, no vio a Dios. Vino el fuego, no vio a Dios. Luego se levantó una brisa ligera…

Fue en esa brisa ligera en donde su respiración alcanzó la propia respiración de Dios y recogió su don perfecto, ese tesoro tan buscado que los santos llaman “la Sabiduría”.

Gozó de la Sabiduría más que de la salud, de la belleza o de la luz misma del sol. Ella se manifestó en él como la fuente inagotable de toda ciencia, de toda justicia y de todo bien. Ella plantó en su corazón los gérmenes de la inmortalidad. Él la amó. La tomó como esposa. Comparado con ella, “todo el oro del mundo era menos que arena, y la plata, nada más que barro”. (Sabiduría 7, 9-30).

Entonces, de la boca y del corazón de Jesús brotaron los grandes ríos del Evangelio para apagar la sed de todos los que aún se preguntan para qué vivir, trabajar, sufrir y morir. Por su boca, habló la Sabiduría:

“Vengan a mí todos los que vais cansados, dobladas las espaldas bajo pesadas cargas, que yo os haré encontrar el descanso. Cargad con mi yugo y recibid mis enseñanzas. Mi corazón es paciente y se complace con los humildes. Probaréis el descanso, ya que mi yugo es suave y liviana mi carga”. “El que viene a mí no tendrá más hambre, el que cree en mí nunca más tendrá sed”

(Mateo 11, 28-30; Juan 6, 35; Sirácides 24,19-22; Proverbios 9, 1-5).

Para los cristianos, Jesús es el hombre que exploró las profundidades de lo que somos y escrudiñó los horizontes de lo que seremos, traspasando los límites de su propio ser. Cruzó el muro de la muerte. Llegó a la verdad. Recibió la respuesta. Encontró la Sabiduría de Dios, la perla de las perlas, y se desposó con ella. Él plantó su carpa en nuestra carne desde donde comparte las riquezas de su tesoro en un banquete al que todas las naciones de la tierra están convidadas.

A aquellos y aquellas que van buscando sin que les convenzan las respuestas ya hechas, y que no creen solo porque otros creyeron, él les conduce a la fuente.

«¡Qué el sabio medite estas cosas y reconozca las bondades del Señor!» (Salmo 107, 43).

Eloy Roy

 

LE TRÉSOR ET LA PERLE


À quoi bon vivre? Voilà la grande question. Tant de peine et tant de malheurs, pour quoi? Pour du vent, dirait Qohélet.

Ça fait trois cent mille ans qu’Homo sapiens se pose cette même question, sans avoir encore trouvé la réponse.


L’homme appelé Jésus a cherché, lui aussi. Quelque chose le poussait à vouloir connaître à tout prix le sens de cette vie apparemment si déconcertante et souvent si absurde. Je jure qu’il a cherché comme personne n’a cherché et qu’il a peut-être douté comme personne n’a douté.

Rien ne lui est tombé cuit dans le bec. Rien ne lui a été dicté par les anges. Et les réponses que lui offrait la vénérable religion de son peuple le laissaient sur sa faim.

Dans sa jeunesse, qu’il passa à raboter le bois et à vivre comme tout le monde, des pensées étranges se bousculaient dans son esprit et lui déchiraient le cœur. Il voulait voir, il voulait savoir, il voulait arracher à la nuit le sens, la raison, la voie, la logique de cette vie, la lumière qui éclaire tout. Il voulait voir la vérité.

Il a cherché jusqu’à en avoir mal. Jusqu'à vouloir mourir plutôt que de croire seulement à ce que ses yeux voyaient : une vie où l’on naît en pleurant et où on grandit en mendiant comme des esclaves des plaisirs qui ne durent pas, et qui finit en pourriture sous un amas de terre. Il a traversé les silences et les combats d’interminables déserts. Il a pleuré peut-être comme personne n’a pleuré. Il a poussé de longs cris qui font peut-être encore frémir les étoiles.

Bien des fois, au cours de nuits sans fin, il s’est battu corps à corps avec Dieu, comme Jacob, son ancêtre, voulant savoir, voulant défoncer le mur de l’inconnu, du destin et de la mort, voulant voir ce qu’il y avait au-delà de cette vie grise et monotone, heureuse parfois pour certains, mais souvent un enfer pour le plus grand nombre.

Bien des fois, comme Job, il a appelé Dieu de toutes ses forces, sans jamais recevoir la moindre réponse. Autant comme autant il a frappé à la porte du dieu tout-puissant de ses ancêtres, de ce dieu dont on chantait les exploits. De ce dieu dont on disait qu’il avait renversé Pharaon de son trône et précipité au fond de la mer ses armées. Ce dieu qui écrasait ses ennemis et ne faisait qu’une seule bouchée de tous ceux qui osaient faire obstacle aux desseins du peuple qu’il avait choisi. Ce dieu qui exigeait des comptes pour tout, et dans les moindres détails. Ce dieu qui savait récompenser les justes mais ne laissait aucune fredaine impunie. Ce dieu qui promettait des paradis qu’on n’atteignait jamais. Ce dieu qui restait sourd à ses appels.

« Au cours de sa vie mortelle, il a présenté avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver » (Hébreux 5, 7).

Déçu et abattu comme Élie, mais mystérieusement réconforté dans son combat, il trouva la force de poursuivre la montée de son Horeb pour y voir Dieu et mourir. Alors vint la tempête, il n’a pas vu Dieu. Vint le feu, il n’a pas vu Dieu. Puis se leva une brise légère…

Ce fut dans la brise légère qu’enfin sa respiration rejoignit la respiration de Dieu et qu’elle en recueillit le don parfait, le trésor tant recherché que les saints nomment « la Sagesse».

Il savoura la Sagesse plus que la santé, la beauté ou la lumière même du soleil. Elle devint en lui la source inépuisable de toute science, de toute justice et de tout bien. Elle planta dans son cœur les germes de l’immortalité. Il en fit son épouse. Comparé à la Sagesse, « tout l’or du monde n’était que peu de sable, et l’argent, que de la boue ». (Sagesse 7, 9-30).

Alors, de la bouche et du cœur de Jésus se mirent à couler à flots les grands fleuves de l’Évangile pour abreuver les humains qui se demandent encore pour quoi vivre, travailler, souffrir et mourir. De sa bouche, la Sagesse a parlé:

« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau. Je vous ferai trouver le repos. Prenez sur vous mon joug et recevez mes enseignements. Mon cœur est doux, il se plaît avec les humbles. Venez goûter le repos, car mon joug est agréable et léger mon fardeau». « Qui vient à moi n’aura plus faim, qui croit en moi n’aura plus soif »

(Matthieu 11, 28-30; Jean 6, 35; Siracide 24,19-22; Proverbes 9, 1-5).

Pour les chrétiens, Jésus est l’homme qui, en explorant les profondeurs de notre être et en scrutant les horizons de notre avenir, est allé au-delà de lui-même. Il a traversé le mur de la mort. Il est parvenu à la Vérité. Il a reçu la réponse. Il a trouvé la Sagesse de Dieu, la perle des perles, et il l’a épousée. Il planta sa tente dans notre chair. C‘est là qu’il partage avec nous les richesses de son trésor dans un banquet auquel toutes les nations de la terre sont conviées.

À ceux et celles qui cherchent et ne se contentent pas de réponses toutes faites, ni de croire parce que d’autres ont cru, il les mène à la source.

« Est-il un sage? Qu’il observe ces choses

Et comprenne l’amour du Seigneur! »

(Psaume 107, 43)

Eloy Roy

 

THE TREASURE AND THE PEARL

 

To live: what for? Here is the big question… so much pain and so many tragedies. Why? For wind only, would say Qohelet.

The Homo sapiens has been asking himself that same question for more than three hundred thousand years without having yet found the answer.

The man called Jesus has looked for, he also. Something was pushing him to want to know at all cost the meaning of that life apparently so off-putting and at times so absurd. I am sure that he has searched like nobody else and that he may have doubted like nobody else did.

Nothing fell into his lap. Nothing was dictated to him by the angels. Moreover, the answers that the venerable religion of his people was offering him left him unsatisfied.

During his youth which he spent working wood and living like everyone else, his head was a jumble of strange thoughts which were making his heart bleed. He wanted to see, he wanted to know, he wanted to snatch from darkness the meaning, the reason, the path, the logic of this life, the light which illuminates everything. He wanted to see the truth.

He searched until it would hurt, until he would want to die instead of believing only in what his eyes could see: a life where we are born crying and where we grow by begging like slaves for pleasures that do not last, a life that ends in rottenness under a heap of earth. He went through the silences and battles of unending deserts. And maybe he cried like nobody else ever did. He let out long screams which may still have the stars shiver.

Many times during endless nights, he fought hand-to-hand with God like his ancestor Jacob, wanting to know and to knock down the wall of the unknown, of destiny and of death, wanting to see what was present beyond that gray and dreary life, at times happy for some, but very often a hell for the greater number.

Many times like Job, he called on God with all his strength without ever getting any answer. As much as he could, he has knocked at the door of the almighty god of his ancestors, that god whose heroic deeds were sung by all, that god about which we were saying that he had thrown down Pharaoh from his throne and had precipitated his armies at the bottom of the sea, that god that destroyed his enemies and made short work of all those who dared hinder the plans of the people he had chosen, that god which required accounts for everything and that down to the smallest detail, that god that knew how to reward the just but did not leave unpunished any mischief, that god which promised paradises that were never reached, that god which remained deaf to his cries.

« In the days when he was in the flesh, he offered prayers and supplications with loud cries and tears to the one who was able to save him » (Hebrews 5:7).

Disappointed and downcast like Elijah, but mysteriously reassured in his combat, he found the strength to pursue the climbing of his Horeb to see God there and die. And so came the storm; he did not see God. Came fire, but he did not see God. And then a light breeze got up…

It was in the light breeze that finally his breathing rejoined the breathing of God where it collected the perfect gift, that treasure so sought-after and called «Wisdom» by the saints.

He savored Wisdom more than good health, than the beauty or the light itself of the sun. It became in him the inexhaustible source of all knowledge, of all justice and of all good. Wisdom planted in his heart the germs of immortality. He made her his bride. Compared to Wisdom, « all the gold in the world » became for him only «a little sand and silver, only mire » (Wisdom 7:9-30).

And so, from the mouth and the heart of Jesus the great rivers of the Gospel began to flow abundantly to give to drink the human beings who are still asking themselves why live, work, suffer and die. From his mouth, Wisdom says:

« Come to me, all you who labor and are burdened, and I will give you rest. Take my yoke upon you and learn from me, for my heart is meek and enjoys being with humble people. You will be able to rest, since my yoke is light and agreeable ». « Whoever comes to me will never hunger; whoever believes in me will never thirst ».

(Matthew 11: 28-30; John 6: 35; Sirach 24:19-22; Proverbs 9: 1-5).

For Christians, Jesus is the man who, by exploring the depths of our being and by scanning the horizons of our future, was able to reach beyond himself the answer. He found the Wisdom of God, the pearl of pearls, and he espoused her. He discovered the treasure and, standing in our midst, he shares it with us in a banquet to which all the nations are invited.

To those who are searching and who are not contented with ready-made answers or in believing because others have believed, he brings them to the source.

« Whoever is wise will take note of these things

And understand the love of the Lord! »

(Psalm 107: 43)

Eloy Roy

Translated from the French by Jacques Bourdages