LA VIE N'EST PAS UNE CROYANCE
Enrique Martínez LozanoMt 28, 1-10
Les «incohérences» indéniables contenues dans ce qu'on appelle les "récits des apparitions" sont expliqués par le fait que ces récits ne sont pas des «chroniques historiques» de ce qui s'est passé, mais des textes qui tentent de balbutier qui a été une expérience qui va au-delà des limites space-temporelles.
Dans le texte dont nous parlons ici, la duplicité que suppose la présence d'un "ange" d'abord, et de Jésus ensuite, reste quand même étrange. Sans doute, aussi bien le caractère symbolique du récit original, comme le fait qu'ensuite il continuera à circuler pendant des décennies, expliqueraient cette sorte de "duplicata", des contrastes ou des incohérences qui apparaissent entre eux, quand nous les lisons attentivement, ou nous faisons la comparaison entre les différentes versions offertes par les différents évangélistes .
Cependant, une donnée qui est répétée chez tous et qui pésente des signes d'historicité: le protagonisme des femmes, comme les "premiers" témoins de la résurrection .
Si l'on considère que la parole de la femme, dans cette culture-là, manquait de valeur testimoniale, il est facile de conclure que ce protagonisme n'a pas pu être "inventé" par les auteurs des récits; quelque chose a dû se passer dans ce groupe de disciples femmes pour que ce soit d'elles qu'est né la "première annonce" du Réssuscité. Cependant, historiquement, nous n'avons pas de données qui nous permettent d'en dire davantage. Il nous reste la nature symbolique du récit, et les « échos » qu'il puisse éveiller en nous.
La rencontre avec le Ressuscité se produit à "l'aube du premier jour de la semaine". Il est encore nuit, les femmes se sont lévées tôt. Leur promptitude n'est pas ce qui provoque l'événement; toutefois, elle leur permet d'en être témoins .
Notre recherche ne pourra jamais atteindre des résultats qui trascendent le niveau du mental – le mental ne peut conduire au-delà de lui même -, mais il nous aide à "enlever le voile " à retirer des voiles", à "déplacer des dalles" qui nous empêchent de voir .
Le message qui résonne invite à éliminer certaines de ces dalles lourdes: l'obscurité, la tristesse et la crainte. Tous les récits des apparitions –aussi celui-ci - transmettent une parole claire et indiscutable de luminosité, de joie et de confiance .
Or, cette parole nous ne pouvons la "saisir" dès notre esprit. Parce que notre esprit – en tant qu'organe de connaissance – ne peut comprendre que des objects ( physiques ou mentales ) et il échappe à lui tout ce qui n'est pas objectivable, ce qui transcende le niveau de ce qui peut être mesuré.
La vérité de l'annonce, par conséquent, ne peut pas être pensée. Et si nous croyons en elle, simplement parce que quelqu'un nous l'a transmis, nous y trouverons juste une croyance; pas plus.
Sa vérité ne nous joindra que dans la mesure où nous ferons l'expérience d'être la propre vérité qui est annoncée. Cela requiert de nous être " situés" là où nous sommes Vie.
Tant que nous restions identifiés avec notre esprit – croyant que notre identité est le " moi psychologique " ou mentale - , nous ne pourrons pas passer des croyances. Seulement dans la mesure où nous taisons notre mental, et nous sommes en lien avec notre véritable identité, nous découvrirons être Vie, Lumière, Joie , Confiance ... Nous sommes situés dans le même «lieu» où est donnée l'expérience que nous appelons «résurrection».
Ce que nous découvrons n'est pas que notre "moi" a la vie assurée, mais que notre véritable identité est Vie, qu'elle se touve à l'abri de toute contingence.
Donc, «réjouissez-vous ... et n'ayez pas peur . "
Enrique Martìnez Lozano
Traducteur: María Ortega