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MARIE A NOEL SYMBOLE DE LA PRESENCE DIVINE

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Lc 1, 39-45


CONTEXTE

Pendant le temps de Noël nous allons lire plusieurs récits du commencement de l'Evangile de Luc et de Mathieu, tirés de ce qu'on nomme « l'évangile de l'enfance ». Les exégètes nous ont abondamment démontré que nous ne pouvons considérer ces textes comme des chroniques d'évènements.

Ils sont de la théologie narrative. Que le texte décrive plus ou moins les faits, qu'il soit totalement inventé ou qu'il soit fondé sur des mythes ancestraux, n'a aucune importance. L'important est de découvrir le message spirituel que l'auteur a voulu nous transmettre.

Nous sommes dans l'obligation de les interpréter à partir de notre connaissance actuelle du monde et de l'homme et avec l'aide inestimable de l'exégèse. Toute la littérature « prodigieuse » qui s'est développée en tenant pour historiques les récits, ne fait que déformer le message.

 

EXPLICATION

Le texte que nous venons de lire ne se trouve que dans Luc. L'ensemble possède une signification symbolique, depuis le premier mot « anastasia », qui signifie « se lever », « apparaître » et qui a disparu de la traduction officielle. C'est le verbe utilisé pour indiquer la résurrection. Il signifie que Marie ressuscite à une vie nouvelle, celle de l'Esprit, qui la conduit à se donner aux autres.

La visite de Marie à sa cousine symbolise la visite de Dieu à Israël. La montée de Galilée à Juda préfigure la trajectoire de la vie publique de jésus. L'arche d'alliance a parcouru le même chemin sur l'ordre de David. Marie et Jésus (le plus grand) daigne rendre visite au plus petit. L'Emmanuel se manisfeste par le signe le plus simple: une visite.

Tout se passe hors du cadre de la religion officielle. A compter d'aujourd'hui, il nous faut rencontrer Dieu dans le quotidien, là où se passe la vie. Dès le ventre de sa mère, Jésus commence sa mission: porter à d'autres le salut et la joie.

Le récit évangélique d'aujourd'hui veut nous dire que Marie découvre en elle même le vrai Dieu. Cette découverte la pousse à servir. « Elle partit en toute hâte pour la montagne ».

Le message tout entier de l'évangile de Luc est condensé dans ce simple récit. Ce que nous dit la scène, c'est que le vrai salut se répercutera toujours au bénéfice d'autrui: si quelqu'un le découvre, il le communiquera immédiatement. Le salut ne peut rester enfermé en soi-même: s'il s'agit du véritable salut, nous le porterons où que nous allions, fut-ce sans en avoir l'intention.

La visite communique la joie (l'Esprit) au petit enfant qu'Isabelle portait en elle. Nous découvrons encore une fois l'insistance pour laisser Jean au dessous de Jésus. En si peu d'espace, il est dit deux fois que l'enfant trassaillit dans son ventre.

Si nous lisons attentivement, nous découvrirons que le récit tout entier devient un grand éloge à Marie. Et c'est l'Esprit Saint lui-même qui provoque cette louange: « Tu es bénie entre les femmes et béni est le fruit de tes entrailles ! » Combien de fois va se répéter cette louange au cours des siècles?

« Qui suis-je pour que la mère de mon Seigneur me rende visite? » « Bienheureuse toi qui a cru ». Ici, croire ne signifie pas accepter des vérités, mais une confiance sans bornes en un Dieu qui veut toujours ce qu'il y a de meilleur pour l'homme. A la suite de ce que nous avons lu, Marie passe à l'éloge de Dieu avec le chant du Magnificat.

Ce que tentent ces récits de l'enfance de Jésus c'est de le présenter comme une personne en chair et en os bien qu'extraordinaire, et cela dès avant sa naissance. Quand nous affirmons que ces récits ne sont pas de l'histoire, nous ne voulons pas dire que Jésus n'est pas une personne historique. Le NT fait toujours référence à une histoire humaine concrète, à une expérience humaine unique. Sans cette référence à l'homme Jésus, l'évangile n'aurait aucun fondement.

Cela dit, le langage employé par chacun des évangélistes pour parler du même Jésus, diffère profondément. Il suffit de comparer les récits de l'enfance chez Mathieu et Luc avec le prologue de Jean pour se rendre compte de l'énorme différence. On ne peut les prendre au pied de la lettre: il faut les interpréter pour qu'ils nous transmettent le message véritable.

La nouveauté qui se manifeste en Marie n'élimine ni ne déprécie la tradition, mais elle l'intègre et la transforme. Le récit fait constamment référence à l'AT. Dans l'ordre de la vie, nous ne pouvons vivre tournés vers le passé car nous empêcherions le progrès. Mais jamais nous ne pourrons bâtir l'avenir sur les ruines de notre passé. Un arbre ne grandit pas si on coupe ses racines. Le nouveau ne sera jamais authentique s'il n'intègre et ne perfectionne l'ancien.

La lettre aux Hébreux que nous venons de lire, fait référence à cette expérience vécue par Jésus. Jésus n'est pas un extraterrestre, mais un être humain comme nous, qui a su répondre aux exigences de son être. La clé se trouve dans cette phrase: « Me voici pour faire ta volonté » (Heb 10, 5-10).

Il ne s'agit pas d'offrir à Dieu des « dons », de quelque ordre que ce soit. Il s'agit de nous donner à nous-mêmes. Cette attitude caractérise une personne tournée vers son être véritable, projetée vers le divin qu'il y a en elle. Paul oppose l'incarnation au culte. « Dieu n'accepte ni holocaustes ni victimes expiatoires ». Ce n'est qu'en faisant sa volonté que nous rendons un culte à Dieu. Chez Jean, Jésus dit « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de mon Père ».

Les premiers chrétiens ne sont pas parvenus à la conclusion que Jésus était le fils de Dieu en découvrant la « nature » de Dieu et celle de Jésus et en constatant qu'elles coïncidaient, mais en découvrant que Jésus accomplissait en tout la volonté de Dieu. Il rendait Dieu présent par tout ce qu'il était et faisait. Dans la pensée sémitique, être fils n'est pas d'abord avoir été engendré, mais refléter ce qu'est le père, accomplir sa volonté, être son image. Cette fidélité à l'être du père est ce qui faitde quelqu'un le fils véritable. Découvrir cela chez Jésus amena ces premiers chrétiens, sans l'ombre d'un doute, à considérer ce dernier comme Fils de Dieu.

Cette volonté Jésus ne l'a pas découverte parce qu'il était relié directement à Dieu qui lui disait ce qu'il devait faire. Comme tout mortel il lui a fallu découvrir au long de sa vie ce que Dieu attendait de lui. Toujours attentif, non seulement aux intuitions intérieures, mais également aux évènements et aux situations de la vie, il a acquis cette connaissance de ce que Dieu était pour lui et de ce qu'il était pour Dieu. La « volonté de Dieu » n'est pas une chose ajoutée à notre être ou venue du dehors. C'est notre être en tant que projet et possibilité d'atteindre sa plénitude. De là vient qu'être fidèle à Dieu c'est être fidèle à soi-même.


APPLICATION

A toutes les époques les êtres humains ont tenté de faire la volonté de Dieu, mais toujours avec l'intention que le « Tout Puissant » ferait ensuite la volonté de l'être humain. C'était l'attitude de l'esclave qui fait tout ce que le maître lui ordonne parce que c'est la seule façon de survivre. Il est regrettable qu'après l'exemple donné par Jésus, nous chrétiens fassions toujours la même chose: tenter d'acheter la volonté de Dieu en échange de notre servilité. C'est en ce sens que vont presque toutes les prières, les sacrifices, les promesses, les voeux etc, que nous, personnes « religieuses », présentons à Dieu.

Salut et volonté de Dieu sont la même réalité. Comme être humain, Jésus a dû être sauvé. Selon notre façon de comprendre l'incarnation, l'idée est déconcertante. Comme conséquence de notre manichéisme, nous croyons qu'être sauvés consiste à être libérés de quelque chose de mal (péché). Le salut de Dieu ne consiste pas en quelque chose de négatif (enlever), mais dans le fait d'atteindre notre plénitude, ce qui est au delà du physiologique, du psychologique et du rationnel. Tout être humain commence son voyage comme un projet qu'il va ,lui falloir développer. Jésus a mené ce projet à sa limite. C'est pour cette raison qu'il est le Fils de l'Homme, homme achevé. Qu'il rend Dieu présent, qu'il est Fils.

Jésus découvrant les exigences de son être et les portant à leur complet développement, a déployé toutes les possibilités de l'être humain et nous a montré la route à suivre si nous voulons atteindre la même plénitude. Mais chacun doit suivre la voie qui lui est propre. Personne ne peut prendre la voie d'un autre comme modèle. L'objectif est le même pour tous, mais le point de départ est toujours différent pour chacun. Les autres peuvent m'aider à découvrir ma route, mais ils ne pourront jamais la parcourir à ma place; ils ne pourront jamais faire ce que moi je dois faire, parce que le but du parcours tout entier est le centre de mon être.

 

Méditation-contemplation


« Bienheureuse toi qui as cru » disait Isabelle à Marie.

Je dis: Bienheureux es-tu, si tu fais confiance.

Marie, ayant engendré Jésus, l'emmène à sa cousine Isabelle.

Avant qu'il naisse, elle le manifeste déjà aux autres.

 

Maitre Eckart, avec audace, disait:

« La tâche la plus importante pour l'âme est d'engendrer Dieu ».

Une fois engendré, il n'a certes pas d'autre solution que voir la lumière.

Eckart dit aussi: Dieu a besoin de moi pour exister.

 

La semence divine est déjà en toi.

Tu n'as qu'à la laisser grandir. C'est aussi simple que çà.

Si tu la laisses grandir, elle va se manifester aussitôt

à l'extérieur de ton être.

Comme Marie, tu iras partout porter Dieu.

 

Fray Marcos

(Traduction Maurice Audibert)

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