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AUCUNE CONDAMNATION AU NOM DE DIEU

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Jn 8, 1-11

 

INTRODUCTION

La caractéristique principale des trois lectures d'aujourd'hui est qu'elles nous invitent à regarder devant. Isaïe, à partir de l'oppression du déracinement, promet pour son peuple quelque chose de nouveau. Paul veut oublier ce qui est resté derrière et continue à courir vers le but. Jésus ouvre à la femme adultère un horizon et un avenir que les pharisiens étaient disposés à limiter.

La rencontre avec le vrai Dieu nous pousse toujours vers le nouveau. Nous ne pouvons jamais regarder en arrière au nom de Dieu. Notre passé n'intéresse Dieu en rien. Il devrait m'intéresser dans la mesure seulement où cela me permet de découvrir ce que sont mes véritables attitudes d'aujourd'hui et de voir ce que j'ai à rectifier.

 

CONTEXTE

Le texte que nous venons de lire est situé dans un contexte artificiel. Il ne se trouve chez aucun autre évangéliste et a sûrement été ajouté à celui de Jean. Il n'apparaît pas dans les textes grecs plus anciens et aucun des Pères de l'Eglise ne le commente. Il concorde davantage avec la manière de rédiger de Luc; il apparaît même incorporé à cet évangile dans certains codex.

Il est garanti comme étant un récit très ancien et son message est tout à fait en accord avec tous les évangiles, y compris celui de Jean. Peut-être sa suppression et les changements sont-ils dus à son incroyable message de tolérance et de pardon, qu'on pouvait interpréter comme de lassitude et de permissivité dans un thème aussi sensible que la sexualité.


EXPLICATION

Le « phariséisme » des lettrés et des pharisiens est clairement mis en relief dans le récit: ils accusent la femme et se croient eux-mêmes purs. S'ils savent avec certitude qu'elle est coupable, pourquoi ne l'exécutent-t-ils pas eux mêmes? Ils n'acceptent pas les enseignements de Jésus, mais l'appellent ironiquement « Maître ». Le texte nous dit expressément qu'ils étaient en train de lui tendre un piège. En effet, si Jésus consentait à la lapider, non seulement il perdait sa réputation de bonté et de miséricorde, mais il allait contre le pouvoir civil, qui depuis l'an 30 avait retiré au Sanhédrin la faculté de mettre à mort. S'il refusait, il se déclarait ouvertement contre la Loi, qui le prescrivait expressément. Comme il arrive si souvent dans l'Evangile, les chefs religieux cherchent comment justifier la condamnation de Jésus.

S'ils ont été surpris « in fragranti », où était l'homme? (La Loi ordonnait de lapider les deux). Il faut se rappeler que se considérait comme adultère la relation sexuelle d'un homme marié avec une femme mariée, et non la relation d'un homme marié avec une célibataire. La femme était considérée comme la propriété du mari, avec l'adultère on faisait donc tort au mari en s'appropriant quelque chose lui appartenant (la femme). Quand le mari trompait sa femme avec une célibataire, sa femme n'avait aucun droit à se sentir offensée. Comment pouvoir considérer comme venant de Dieu une Loi qui était d'accord avec cette monstruosité? Comme les choses ont peu changé ! Aujourd'hui encore nous évaluons différemment l'infidélité de l'homme et de la femme.

Apparemment Jésus est disposé à ce que la Loi soit respectée, mais il pose une condition simple: que celui qui est sans péché jette la première pierre. Tirer la première pierre était l'obligation ou le « privilège » du témoin. On voulait ainsi impliquer de façon indiscutable dans l'exécution et éviter que soit à la légère accusées des personnes innocentes. Tirer la première pierre était devenir responsable de l'exécution. Ce qui est dit, c'est que tous ces hommes accusaient, mais que personne ne voulait endosser la responsabilité de la mort de la femme.

Au contraire de ce qu'on nous redira jusqu'à plus soif pendant les jours qui viennent, Jésus pardonne à la femme avant qu'elle le lui demande; il n'exige aucune condition. Ce qui obtient le pardon, ce n'est ni la repentance, ni la pénitence, mais c'est la découverte de l'amour inconditionnel qui doit mener l'adultère au changement de vie. Nous avons ici un grand espace pour la réflexion. Le pardon de la part de Dieu est premier. Changer de perspective sera la conséquence d'avoir pris conscience que Dieu est Amour et qu'il est en moi.

 

APPLICATION

Il est incompréhensible et inacceptable qu'après vingt siècles, il y ait encore des chrétiens qui s'identifient avec la position des pharisiens. Il y a toujours de « bons chrétiens » qui placent l'accomplissement de la Loi au dessus des personnes. La base et le fondement du message de Jésus, c'est précisément que pour le Dieu de Jésus, la première valeur est la personne de chair et d'os, et non l'institution ni la « Loi ». Le PERE aura toujours les bras ouverts pour le plus jeune frère et pour l'ainé.

La proximité dont Jésus fit preuve envers les pécheurs, ne pouvait pas être comprise par les chefs religieux de son temps parce qu'ils s'étaient fabriqué un dieu justicier. L'accomplissement de la Loi était pour eux la valeur suprême. La personne était soumise à l'empire de la loi. Pour cette raison, ils n'ont aucune objection à sacrifier la femme au nom de ce Dieu sans miséricorde. Jésus, au contraire, nous dit que la personne est la valeur suprême et ne peut être utilisée comme moyen pour obtenir quelque chose. Tout doit être au service des individus.

Depuis le Paléolithique, les êtres humains ont cherché à se libérer de leurs fautes au moyen d'un « bouc émissaire ». Dans toutes les religions peut se trouver cette exigence des dieux. Le comble de cet esclavage a été le sacrifice d'un être humain comme moyen d'apaiser la divinité. Une personne « choisie » comme instrument propitiatoire et sacrifiée, garantissait la survivance et le bien-être du reste du peuple.

Ce que nous dit Jésus c'est que le plus précieux pour Dieu est justement la personne concrète. Que la cause de Dieu est la cause de tout être humain. Le plus opposé à Dieu, c'est justement d'écraser un être humain, sous quelque prétexte que ce soit. Expliquer la mort de Jésus comme sacrifice exigé par Dieu pour pouvoir nous aimer, est l'opposé de l'essentiel du message de ce même Jésus.

Nous n'avons même pas à regarder le négatif qu'il y a eu en nous. Le péché est toujours quelque chose du passé. Il n'y aurait ni péché ni repentance si nous n'avions pas conscience de pouvoir faire les choses mieux que nous l'avons fait. Trop souvent la religion nous invite à fouiller dans notre propre merde, sans nous faire voir la possibilité du nouveau, que nous avons toujours malgré nos manques. Dieu est plénitude et nous attire sans cesse vers Lui. Cette plénitude à laquelle nous tendons sera toujours plus loin devant.

Dans la relation avec le Dieu de Jésus, la crainte non plus n'a pas lieu d'être. La crainte est la conséquence de l'insécurité. Lorsque nous recherchons des sécurités, la crainte est certaine. Crainte de ne pas obtenir ce que nous désirons, ou crainte de perdre ce que nous avons. Jésus redit souvent « N'ayez pas peur » dans l'évangile. La peur paralyse notre vie spirituelle, nous plaçant dans une voie sans issue; le rapprochement avec le Dieu libérateur doit toujours être libérateur. La meilleure preuve que nous sommes en relation avec une idole, c'est que notre religion produit la peur.

L'évangile nous découvre la possibilité qu'a l'être humain d'orienter sa vie d'une façon différente de celle dont il a l'habitude. La « bonne nouvelle » consiste en ce que l'amour que Dieu a pour l'homme est inconditionnel, c'est à dire ne dépend de rien ni de personne. Il m'aime parce qu'il est amour. Son essence est l'amour et il ne peut cesser d'aimer sans se détruire lui même. Mais nous nous efforçons toujours de maintenir la frontière entre le bien et le mal. Or ce que fait Jésus est détruire cette frontière. Qui est le bon et qui est le méchant? Puis-je donner la réponse à cette question? Qui peut se sentir capable d'accuser l'autre jusqu'à la mort? Le pharisaïsme est toujours enraciné au plus profond de notre être.

Rappelons nous l'évangile de dimanche dernier. La femme adultère a déployé son jeune frère et se croit digne de condamnation. Les pharisiens agissent à partir de leur frère ainé et se croient le droit de condamner. Jésus est déjà identifié au Père et unifie les trois. Le jeune frère comme l'ainé doivent être surpassés. Nous découvrons encore une fois que le plus jeune est prêt à changer plus facilement que l'ainé. Nous nous efforçons toujours de faire porter la faute sur l'autre et naturellement c'est l'autre qui doit changer.

 

Méditation-contemplation


Moi non plus je ne te condamne pas.

Jésus nous dit clairement que Dieu ne condamne pas.

Celui qui ose condamner ne parle pas au nom de Dieu.

Tant que cela n'est pas clair pour moi, je ne ferai pas un pas dans la vie spirituelle.

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Si quelqu'un t'aide à découvrir tes fautes,

il t'aide à découvrir le chemin de ta plénitude.

Si quelqu'un te convainc que tu es une loque,

il t'engage sur une voie sans issue.

............................

 

Dieu n'est pas un être qui aime. DIEU EST AMOUR et seulement amour.

Si nous attribuons des qualités à Dieu, nous le ridiculisons.

Si je découvre cet AMOUR au plus profond de moi,

tout ce que je suis va être imbibé, transformé en amour.

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Fray Marcos

(traduction Maurice Audibert s.m.)

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