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LA VIE L'EMPORTE TOUJOURS CAR LA MORT N'EST RIEN

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Lc 7, 11-17

L'Ascension célébrée, nous revenons au temps ordinaire mais du fait des trois grandes fêtes de Pentecôte, Trinité et Saint Sacrement, nous n'avions pas encore repris les dimanches de ce temps liturgique. Il s'agit de la période la plus longue de l'année, qui nous conduira jusqu'à la nouvelle année liturgique avec l'Avent.

Vous le savez, nous lirons cette année l'évangile de Luc. Cet évangile est celui qui se préoccupe le plus de la vie quotidienne de Jésus: pour Luc, Jésus prêche plus par ce qu'il fait que parce qu'il dit. Plus qu'aucun autre, il est le reflet de la réaction de Jésus devant la souffrance des gens, surtout des pauvres et des marginaux; raison pour laquelle on a coutume de l'appeler l'évangile de la miséricorde.

Le contexte général de l'évangile que nous lisons, est la norme de ce que Jésus avait coutume de faire. Accompagné de ses disciples, il parcourt les chemins de Galilée, apportant partout la parole de Dieu et l'aide aux personnes qui se sentent abandonnées.

Cette façon d'agir se perçoit mieux chez Luc: elle accompagne toujours les récits d'un luxe de détails qui nous permettent de ressentir de l'intérieur le climat dans lequel se produisent les « miracles ». Dans le récit d'aujourd'hui, les gens qui accompagnent Jésus et ceux qui accompagnent la veuve, s'unissent pour rendre gloire à Dieu.

Dans l'évangile de ce jour, nous est raconté un épisode spectaculaire, la résurrection du fils unique d'une veuve. Il est très difficile de préciser dans ce texte ce qui s'est réellement passé. Il est surprenant qu'un événement comme la résurrection d'un mort soit rapporté dans un évangile et passé sous silence dans les autres.

La seule résurrection qui se trouve dans les trois synoptiques est celle de la fille de Jaïre. Et dans les trois cette phrase est mise dans la bouche de Jésus: « l'enfant n'est pas morte, elle dort ».

Par ailleurs , le parallélisme existant entre ce texte et la résurrection du fils de la veuve de Sarepta par le prophète Elie, que nous avons entendue dans la première lecture, doit nous donner à penser. Il est fréquent que l'AT soit pris comme modèle pour expliquer Jésus.

Des résurrections ont été rapportées à propos de grands prophètes de l'AT. Il est très plausible que la tradition ait tenté avec ces récits de conforter l'idée que Jésus était un grand prophète, qui ne pouvait l'être moins que les plus grands de l'AT. Et de fait le récit se termine en rendant grâce à Dieu parce qu'il a visité son peuple en lui envoyant un grand prophète.

En tout cas ce qu'on veut mettre en relief n'est pas le miracle au sens strict, mais le pouvoir qu'a Jésus de donner une vie transcendante, signifiée dans la récupération de cette vie physiologique.

Depuis qu'existent les journalistes et que les faits sont rapportés selon ce qui s'est réellement passé, il n'a plus été question de résurrection. Il est vrai, cependant, qu'on a constaté le retour à la vie de personnes qui avaient été données pour mortes.

Pour éviter ce piège, le principal argument n'est pas que Dieu ait ou non le pouvoir de faire cela, mais qu'il est absurde d'obliger Dieu à entrer dans notre dynamique et de nous réjouir de ce qu'Il change de critère et refasse le monde selon nos désirs.

Pour apprécier ce texte, il nous faut prendre en compte le climat dans lequel il se déroule. A cette époque, les femmes ne comptaient pas. Une veuve n'avait pas la moindre possibilité de se développer socialement ou économiquement. Le seul salut pour une veuve était l'enfant, d'où la mention qu'il était unique, à savoir l'unique espoir pour la veuve. On voyait dans la mort de l'enfant d'une veuve une très sévère punition envoyée par Dieu.

Dans le récit Jésus veut qu'il soit bien clair que l'attitude de Dieu n'est jamais de punir, moins encore s'agissant d'une pauvre veuve.

On trouve souvent dans les évangiles la critique fondamentale d'un messianisme basé sur des miracles. Voilà sans doute un des plus grands dangers d'une interprétation erronée de Jésus. Au chapitre 6 de Jean, après la multiplication des pains, il dit à ceux qui le cherchaient pour le proclamer roi : « Vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain à satiété ».

Cette tentation est toujours très grande parmi nous. Il suffit de regarder nos prières liturgiques ou de jeter un coup d'oeil sur Lourdes ou Fatima pour le comprendre. Nous voulons à tout prix nous fabriquer un Dieu omnipotent que nous mettons immédiatement à notre service. Il nous accordera tout ce que nous lui demandons pourvu que nous nous comportions comme il le veut.

Les hommes du Paléolithique avaient un point de vue semblable. Apaiser Dieu, le satisfaire et ainsi il n'utilisera pas sa toute puissance contre nous, mais contre les autres.

On peut découvrir un profond symbolisme entre d'une part la foule qui accompagne la veuve, que nous identifions avec la mort, démunie devant cette situation extrême, et d'autre part Jésus et ceux qui l'accompagnent et en sortent transformés par la vie que lui même leur communique. La mort et la vie se rencontrent mais la vie est plus forte que la mort et en fin de compte les réunit tous. Tous proclament la gloire de Dieu qui les a amenés à la vie.

Un élément du récit très intéressant est le fait que personne ne demande à Jésus de faire quelque chose pour la veuve. C'est lui qui se sent ému de compassion. Cela nous fait percevoir la qualité humaine de Jésus qui, elle, est le reflet de ce que serait Dieu s'il pouvait agir comme nous.

Pour moi la compassion est la façon la plus adéquate de parler d'une humanité véritable. On a dit souvent que le message chrétien est récapitulé par l'amour. Je crois que le mot « compassion »serait mieux choisi pour parler de la même réalité.

Il n'est pas nécessaire d'avoir le pouvoir de ressusciter un mort pour témoigner de la vie et l'amener partout. Nous avons tous l'obligation d'amener joie et optimisme où que nous allions.

Ce ne sont pas les carences naturelles (douleur, maladie, mort) qui nous empêchent d'être heureux. C'est notre attitude face à elles qui nous empêche de découvrir les immenses possibilités qui sont les nôtres en dépit de ces limitations. Ce n'est qu'en déployant en moi ces possibilités que je serai prêt à aider les autres à découvrir les leurs, malgré leurs limites.

La grande tentation est d'exiger de Dieu qu'il nous sorte de nos limites. La religion elle même nous a

placés dans cette voie sans issue. Nos limitations ne sont pas des accidents. N'allons pas penser que la création soit pour Dieu un échec et qu'il doive maintenant procéder à des réparations. Dieu lui même ne pouvait faire une création sans limites.

Voilà pourquoi il est ridicule de croire en un Dieu qui pourrait nous sortir de situations que nous considérons insupportables, et qu'il ne le fait pas parce qu'il est enchanté de nous voir souffrir. Ce qui nous manque ne peut réduire à néant tout ce que nous possédons.

 

Méditation-contemplation


La mort n'est rien, les limitations ne sont que l'absence d'être.

La réalité est ce je suis et peux développer.

Si je cesse de penser à mes carences,

je serai étonné des richesses qui sont à portée de ma main.

 

Dans le domaine du spirituel aussi, tout cela est vrai.

Tenter de ne pas connaître d'échec est source de frustration

parce que des échecs, nous en connaîtrons jusqu'à l'heure de notre mort.

Regarde plutôt tout le bien que tu peux faire chaque jour.

 

Ne regarde pas non plus à la loupe les défauts des autres.

Tous sont bien plus que les défauts que tu peux découvrir chez eux.

Leur faire voir le bien qui existe chez eux

peut les aider bien davantage à devenir meilleurs.

 

Fray Marcos

(Traduction Maurice Audibert)

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