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JÉSUS NAÎT DE L'ESPRIT

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Mt 3, 13-17

Nous commençons le temps ordinaire de l'année liturgique. Les spécialistes disent que le baptême est le premier fait de la vie de Jésus qu'on puisse considérer comme très probablement historique. Très important sans aucun doute pour Jésus, il le fut également pour les premiers chrétiens qui tentaient de comprendre sa vie et ses miracles, car le baptême montre clairement que le moteur de toute la trajectoire humaine de Jésus a été l'oeuvre de l'Esprit.

Les deux premières lectures soulignent la profondeur de la fête. Nous pouvons y découvrir qu'elle va bien au delà de la narration d'un fait plus ou moins folklorique.

IS 42, 1-7: Sur lui j'ai mis mon Esprit pour porter le droit aux nations

Heb 10, 34-38: Oint de la force de l'Esprit, il a passé en faisant le bien.

Isaïe compose un cantique au libérateur du peuple opprimé, que la première communauté chrétienne identifiait avec le Christ. Pierre fait un résumé très précis de la vie de Jésus. Dans les trois lectures il est question de l'Esprit comme l'assurance de la présence salvatrice de Dieu. Dans l'histoire cette présence se réalise toujours à travers son Esprit. Dieu est la cause première, il agit toujours à partir de la profondeur de l'être et sans violence. Raison pour laquelle on dit qu'il agit toujours comme Esprit.

Bien que le baptême de Jésus ait été un fait historique, la façon d'en rendre compte va plus loin qu'une chronique d'évènements. Chaque évangéliste souligne les aspects qui l'intéressent davantage afin de mettre en relief l'idée qu'il va développer dans son évangile. Les trois synoptiques le racontent et les Actes y font plusieurs fois allusion. Jean en parle comme d'un fait connu, ce qui est plus convaincant que s'il le narrait explicitement.

Les premiers chrétiens avaient de Jésus une haute idée et il ne fut pas facile d'expliquer son baptême par Jean. S'il est raconté dans tous les évangiles, malgré les difficultés pour l'expliquer, c'est qu'il était un fait connu de tous impossible à passer sous silence. Le récit du baptême veut concentrer en un moment un processus qui a duré toute la vie de Jésus. La preuve en est que, dans les synoptiques, il est en relation avec les tentations.

Il n'est guère logique que le baptême marque le point de départ pour sa vie publique. Recevoir le baptême de Jean était accepter sa doctrine et son attitude fondamentale dans la vie Que cette acceptation du baptême de Jean soit aussi le début d'un projet propre, distinct de celui de Jean, est incompréhensible.

Le très bref dialogue entre Jésus et Jean révèle que Jésus rompt avec tous les schémas du messianisme juif. Le fait de baptiser Jésus n'est pas ce que Jean a du mal à accepter, mais c'est la signification de son baptême qui bouleverse l'idée qu'il manifestait dans ses discours, celle d'un Messie juge puissant,

Il est très probable que Jésus ait été disciple de Jean et que non seulement il ait été attiré par sa doctrine, mais qu'il ait en outre fait partie du petit groupe de ses adeptes. Ce n'est qu'après son baptême et à partir de sa propre expérience intérieure, qu'il déborde le message de Jean et commence à prêcher son message à lui, dans lequel il dépasse notablement l'idée du Messie et de Dieu qu'avait prêchée le Baptiste.

Mathieu avec ses références constantes à l'Ancien Testament veut qu'il soit bien clair que tout ce qu'on peut comprendre de la personne de Jésus doit partir de l'AT.

La façon de parler est complètement symbolique. Tout se passe à l'intérieur de Jésus. Luc nous dit « et pendant qu'il priait... ». Chose naturelle pour les autres évangélistes, parce qu'il n'y a qu'à partir du dedans qu'on puisse découvrir l'Esprit qui nous envahit.

Jésus personne mature mais inquiète se sent attiré par la prédication de Jean. Non seulement il l'accepte, mais il veut s'engager avec les idées de Jean. Tout prépare Jésus à une expérience unique. Le ciel s'ouvre et il voit clairement ce que Dieu attend de lui.

Jésus n'était pas un extra terrestre, dispensé de la trajectoire que tout être humain doit parcourir pour atteindre sa plénitude. Cette expérience humaine de Jésus, nous ne la prenons pas au sérieux. Dire que Jésus posa un acte d'humilité en prenant la queue comme un pécheur alors qu'il n'avait pas de péchés, est décrire un geste théâtral qui ne correspond en rien à une personnalité comme celle de Jésus.

D 'abord nous oublions que Jésus était entièrement homme et avait besoin d'avoir les idées claires. Ensuite, notre idée de péché et de conversion n'a rien à voir avec ce que l'on comprenait alors. Ce qui est raconté est une authentique conversion de Jésus, qui n'a rien à voir avec une situation de péché, mais est la prise de conscience de ce que signifie pour un être humain parvenir à la plénitude d'un but encore à poursuivre.

Dieu vient toujours du dedans, jamais de l'extérieur et notre message « chrétien » de vérités, de normes, de rites n'a rien à voir avec ce que Jésus a vécu et prêché. A la suite de son expérience de Dieu, Jésus voit en toute clarté quel est le but de tout être humain et il peut dire à Nicodème: « il faut naître de nouveau », parce que lui était déjà né de l'eau et de l'Esprit.

Le baptême de Jésus a très peu à voir avec le nôtre. Le récit n'accorde aucune importance au rite en soi, mais à la manifestation de Dieu en Jésus par la médiation de l'Esprit. Mathieu: « Aussitôt baptisé, Jésus sortit de l'eau ». Marc: « il sortit aussitôt de l'eau ». Luc dit « et pendant qu'il priait... ». L'expérience a lieu une fois le rite du baptême terminé. Dans les Evangiles, il est constamment fait référence à l'Esprit pour expliquer qui est Jésus.

L'allusion aux cieux qui s'ouvrent exprime une espérance de tout l'AT. Il est dit en Isaïe 63,16: « Ah! Si les cieux s'ouvraient et que tu descendais! »La communication entre le divin et l'humain, interrompue du fait de l'infidélité du peuple, est maintenant possible grâce à la fidélité de Jésus. La distance entre Dieu et l'homme est définitivement dépassée. La voix, qu'a perçue Jésusen lui, est la garantie absolue que Dieu est avec lui pour mener à bien sa mission.

Nous célébrons la véritable naissance de Jésus, et elle est l'oeuvre de l'Esprit. Se laissant entraîner par l'Esprit, il s'achemine lui même vers la plénitude de son humanité, nous indiquant le chemin de la nôtre. Mais soyons-en bien conscients: ce n'est qu'en naissant de nouveau, de l'Esprit, que nous pourrons déployer toutes nos possibilités humaines. Non pas en le suivant comme un leader, de l'extérieur, mais en entrant comme il l'a fait dans la dynamique d'un vécu intérieur.

La présence de Dieu en l'homme ne peut être une présence mécanique inconsciente, mais doit avoir lieu en ce que ce dernier possède de véritablement humain. Le but et l'objectif dernier de toute existence est la prise de conscience par chacun que Dieu est fondement et base de son être.

Pour Jésus la prise de conscience de ce que Dieu était en lui, a été un processus jamais achevé. Dans le récit du Baptême, il nous est raconté un pas de plus, mais décisif, dans cette prise de conscience.

 

Méditation – contemplation

 

Jésus a vu l'Esprit descendre sur lui.

C'est la plus grande expérience pour un être humain

sachant que Dieu-Esprit n'a à venir de nulle part

puisqu'il est en nous avant que nous ayons commencé à être.

 

Découvrir l'Esprit au plus profond de mon être

est la seconde naissance que Jésus demande à Nicodème.

Cette expérience marque le début d'une autre Vie, la vraie,

Celle qui se déploie en moi, c'est la Vie même qui est Dieu.

 

Je n'ai pas à me casser la tête pour l'atteindre.

C'est un don que Dieu lui même m'a déjà fait.

Je suis empli de Dieu.

La seule chose que j'aie à faire est de me risquer à le faire naître.

 

Fray Marcos

(Trad. Maurice Audibert)

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