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NI LE PLAISIR NI LA DOULEUR NE DOIVENT CONDITIONNER MON EXISTENCE

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Mt 16, 21-27

Pierre avait dit à Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. » À partir de ce moment, Jésus le Christ commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t'en garde, Seigneur ! cela ne t'arrivera pas. » 
Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » 
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. 
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. 
Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s'il le paye de sa vie ? Et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ? 
Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite.

*****

Aujourd’hui, nous avons la tâche facile parce que le texte que venons est la continuation de celui que nous avons lu dimanche dernier. En Césarée de Filipo, également en dehors du territoire de la Palestine. Ce que Saint Matthieu dit que Jésus a proclamé, n’est même pas acceptable par ses adeptes. Jésus vient de féliciter Pierre d’exprimer des pensées divines. Puis, il le critique très sévèrement de penser comme les hommes. La différence est abyssale, seulement à quelques lignes d’intervalles dans le même évangile. Comme Pierre, les chrétiens dans toutes les époques, nous avons été scandalisés par la croix. Aucun d’entre nous n’aurait choisi ce chemin pour Jésus. Où se situe l’image du Messie victorieux Seigneur ou fils de Dieu ?

Malgré les paroles de Pierre, son attitude face à l’annonce de la mort, montre que ni lui ni les autres, n’avaient compris ce que Jésus voulait dire. Le plus grand écueil pour pouvoir accepter cette nouveauté, fut sa religion. Pour comprendre Jésus, il faut arrêter de penser comme un homme et commencer à penser comme Dieu. Penser comme Dieu, c’est arrêter de chercher à s’adapter à ce monde ; c’est se transformer par le renouvellement de l’esprit (Saint Paul). Pour accepter le message de Jésus, nous devons changer radicalement notre image de Dieu.

L’annonce de sa mort. La mort de Jésus fut pour les premiers chrétiens le point le plus frappant de sa vie. Sûrement sa passion et sa mort constituèrent le coeur de tous les évangiles. Nous ne pouvons pas être surpris par le fait que la rédaction du reste de sa vie se fasse depuis cette perspective. Jésus annonce sa mort jusqu’à quatre fois dans l’évangile selon Saint Matthieu.

On n’avait pas besoin d’être prophète pour se rendre compte que la vie de Jésus était en grand danger. Ce qu’il disait et ce qu’il faisait était contre la doctrine officielle, et les gardiens du Temple avaient suffisamment de pouvoir pour éliminer une personne aussi dangereuse pour leurs propres intérêts. Même sa famille la plus proche a voulu l’empêcher, l’emmenant chez lui de force, parce qu’il avait choisi un chemin fou.

Opposition de Pierre. Saint Pierre répond à Jésus avec logique. Est-ce que Pierre pouvait arrêter de penser comme un juif ? Même le jour où ils sont venus l’arrêter, Pierre sort son épée et donne un coup à Malco, pour éviter qu’ils emmènent le Maître. Il était inconcevable pour un juif, que les plus hauts représentant de Dieu tuent le Messie. Le texte veut nous transmettre que la fausse idée de Dieu, qu’ils ont, rendait inacceptable Jésus comme représentant de Dieu. La critique de Jésus est dirigée à ceux de l’intérieur et non à ceux de l’extérieur.

La réponse de Jésus à Pierre, est presque la même qu’il a faite au diable au moment des tentations dans le désert. Ni aux pharisiens ni aux lettrés, ni aux prêtres, Jésus adresse une parole aussi dure. Ce qui veut dire que la proposition de Pierre était la grande tentation pour tout être humain, et aussi pour Jésus. La véritable tentation ne vient pas de dehors, mais de l’intérieur.

Ce qui est difficile n’est pas de la vaincre sinon de la démasquer et de prendre conscience que c’est elle qui peut ruiner notre Vie. Jésus ne rejette pas Pierre, mais il veut qu’il découvre sa véritable mission, qui ne coïncide ni avec le judaïsme officiel ni avec ce qu’espéraient les disciples.

La suite est très importante dans tous les évangiles. Il s’agit d’abandonner tout forme de mise en relation avec Dieu et avec les autres, et d’entrer dans la dynamique spirituelle que Jésus manifeste dans sa vie. C’est s’identifier avec Jésus dans son don total aux autres, sans rien chercher pour soi qui puisse ressembler au pouvoir ou à la gloire.

Renoncer à soi même suppose renoncer à toute ambition personnelle. L’individualisme, l’égoïsme sont rejetés par Jésus et par celui qui veut le suivre. Porter la croix c’est accepter l’opposition du monde. Il s’agit de la croix que nous infligent d’autres personnes, qu’ils soient amis ou ennemis, pour être fidèles à l’évangile.

Au temps de Jésus, la croix était la manière la plus dénigrante d’exécuter un prisonnier. Le caractère symbolique arrive seulement par les chrétiens après avoir compris la mort de Jésus. Comme le récit parle de la croix symboliquement, il est improbable que Jésus ait prononcé ces paroles.

Le condamné était obligé de porter la croix avec sa partie transversale (patibulum). Il ne parle pas de la croix acceptée volontairement, mais de celle imposée pour avoir été fidèle à la volonté de Dieu. Ce que nous devons chercher c’est la fidélité. La croix sera une conséquence inévitable de cette fidélité.

Jésus essaye de nous montrer le chemin qui peut nous conduire plus loin vers une plus grande humanité. La proposition de Jésus est la seule manière d’être un homme. Tout être humain doit aspirer à être plus ; également à être comme Dieu.

Mais il doit trouver le chemin qu’il le conduit à sa plénitude. Les arguments finaux montrent clairement que les exigences qui paraissent si dures, sont les seules sensées.

Ce que jésus exige à ceux qui le suivent, est qu’ils marchent sur le chemin de l’amour, c’est à dire, sur le chemin du service aux autres même si ce chemin leur apporte la souffrance et même la mort. C’est là, l’essence du message chrétien. Il ne s’agit pas de renoncer à quoique ce soit, sinon de choisir à chaque instant le meilleur pour moi. Si j’interprète le message évangélique comme un renoncement, c’est que je n’ai absolument rien compris.

On continue de penser comme les hommes. Jésus ne prétend pas nous déshumaniser comme cela a été compris fréquemment mais nous conduire à la véritable plénitude humaine. Il ne s’agit pas de se sacrifier, en croyant que c’est ce que Dieu veut. Dieu veut notre bonheur dans tous les sens. Die ne peut vouloir aucun type de souffrance ; il est amour et il peut seulement vouloir pour nous le meilleur.

Notre propre limitation est la raison pour laquelle, parfois, la recherche du meilleur, demande de choisir entre différentes possibilités, et le besoin du plaisir immédiat fait pencher la balance vers ce qui est moins bon et même mauvais. Mon faux moi exige que mon vrai moi se soumette à ses désirs. Dans la mesure où je l’obtiens, je sauve ma vie mais je perds la vraie Vie,

La majorité de nos prières prétendent mettre Dieu dans notre camp avec une ardeur à sauver l’égo et l’individualisme, lui exigeant qu’il surmonte, grâce à son pouvoir, nos limites. Ce que Jésus nous propose est d’atteindre la plénitude en nous détachant de tout individualisme. Si on découvre ce qui nous rend plus humain, il sera facile de basculer vers cette échelle de valeurs. Dans la mesure où je diminue mon besoin de sécurités matérielles, je me sentirai mieux, plus heureux et plus humain. Je serai plus disposé à donner et à me donner, même si cela me fait souffrir parce que c’est ce qui me fait grandir dans mon être vrai.

Une vie biologique parfaite, instinctive, sensible, rationnelle n’offre aucune garantie vers une plus grande humanité. Au contraire, gagner sa Vie c’est aller au delà de l’hédonisme. Le biologique, le sensible et l’émotionnel sont nécessaires, mais ce n’est pas le plus important. Si tu cesses de donner de l’importance à la partie sensible de ton être, tu dois découvrir ton vrai être y tu commenceras à vivre en plénitude. La mort affecte seulement ton être biologique, c’est pour cela que cette vit se perd toujours, avant ou après. Si tu accèdes à la vraie Vie, la mort perd son importance. La plénitude se trouve au-delà du caduque. Attention ! Pas au delà du temps sinon plus loin en profondeur, mais ici et maintenant.

Pour être chrétien, il faut se transformer. Il faut renaitre. Le naturel, le confortable, ce que me demande mon corps, est de m’adapter à ce monde. Ce que me demande mon vrai être est que j’aille au delà de tout le sensible et que je découvre ce qui est en vérité meilleur pour la personne entière, mais pas pour une partie d’elle.

Les instincts ne sont pas mauvais. Que les sens veuillent obtenir leur but, n’est pas mauvais. En revanche la plénitude de l’être humain est au-delà des sens et des instincts. La vie humaine ne nous est pas donnée pour que nous la gardions et que nous la préservions, mais pour que nous la consommions au bénéfice des autres.

 

Fray Marcos

Traducción de Marc Antoine Dor

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